Le cancer de la vessie représente la 6e cause de cancer en Europe. En dépit de son incidence élevée, très peu d'études ont été réalisées sur ce cancer, notamment sur l'identification de cibles thérapeutiques et de biomarqueurs théranostiques (analysant des caractéristiques génétiques dont le résultat va influencer le traitement d'une personne), et sur l'évaluation coût/efficacité des traitements. Cette évaluation est particulièrement importante dans la mesure où le cancer de la vessie est un des cancers les plus coûteux à traiter, accompagné de longues périodes de suivi, de taux élevés de récidives, d'interventions chirurgicales multiples et de surveillance invasive.
Éléments clefs
- Lancement en 2012
- 1 800 patients nouvellement diagnostiqués pour un cancer de la vessie
- suivis pendant 6 ans
Objectifs de la cohorte
Jusqu'à présent, aucun traitement ciblé efficace et aucun marqueur prédictif de récidive ou de progression de la maladie n'ont été identifiés. Le tabac et certaines expositions professionnelles aux amines aromatiques sont des facteurs de risque établis du cancer de la vessie ; cependant, leur rôle sur les caractéristiques moléculaires des tumeurs et sur l’évolution de la maladie est mal connu et dépend probablement de facteurs génétiques et/ou épigénétiques.
L'objectif du consortium, qui inclut des équipes de différentes spécialités (épidémiologie, économie de la santé, urologie, pathologie, et biologie moléculaire), est d'établir une cohorte prospective de patients atteints de cancer de la vessie.
Les patients sont recrutés dans 14 centres cliniques en France et sont suivis pendant 6 ans.
Des données socio-démographiques, environnementales, cliniques, économiques et de qualité de vie sont collectées à l’inclusion et au cours du suivi, ainsi que des échantillons de tissu tumoral, de sang et d'urine.
Un consortium élargi a été constitué à partir de celui responsable d'un projet Carte d'Identité des Tumeurs® de la Ligue Nationale Contre le Cancer, ayant généré d'importants résultats, notamment l'identification d'un marqueur de progression spécifique de certains sous-types de cancer de la vessie. Ces résultats permettent de considérer le cancer de la vessie comme plusieurs maladies distinctes et non comme une seule entité.
Cette cohorte permettra :
- d'étudier les effets combinés et les interactions de multiples variants génétiques (ou voies biologiques) et facteurs environnementaux sur les sous-types moléculaires des tumeurs,
- d'étudier les caractéristiques des récidives/ progressions sur les échantillons tumoraux séquentiels,
- de confirmer les résultats antérieurs et ceux de la littérature sur un nombre important de tumeurs collectées prospectivement,
- de transférer les résultats des études vers la clinique,
- d'évaluer l'utilisation des ressources de santé dans la pratique courante et leur évolution,
- de favoriser la recherche française et une participation active aux études internationales.
Direction et gouvernance
COBLAnCE est placée sous la direction scientifique de Simone Benhamou, de l’équipe Oncostat du centre de recherche en épidémiologie et en santé des populations CESP-Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), U1018, en collaboration avec Julia Bonastre, de l’Institut Gustave Roussy, Thierry Lebret, de l’Hôpital Foch, François Radvanyi et Yves Allory, de l’Institut Curie.
Informations détaillées
- Site web COBLAnCE
- Portail Épidémiologie France
Modalités d’accès aux données
- Accessibles aux équipes académiques et industrielles
- Sur demande, sous certaines conditions : charte d’accès aux données/échantillons de la cohorte communiquée après demande ; évaluation des synopsis des projets de recherche par le comité de pilotage et validés par le Conseil Scientifique de COBLAnCE ; contractualisation co-gérée par COBLAnCE et Inserm Transfert.
- Contact : page de contact du site web de COBLAnCE
- Benhamou S, et al. A prospective multicenter study on bladder cancer: the COBLAnCE cohort. BMC Cancer, 2016 ; 16(1):837